Billet d’humeur

Les plus belles années de nos vies, vraiment ?

Depuis toujours, la jeunesse est associée à l’insouciance, l’amusement et la liberté. Depuis toujours et jusqu’il y a peu… L’année 2020 a marqué la fin de cette association de mots. La jeunesse d’aujourd’hui est enfermée entre 4 murs et n’a que, pour seul camarade, son écran d’ordinateur. 4 murs qui sont devenus une chambre, un bureau, un auditoire, un peu trop de choses à la fois. 4 murs que nous cherchons à fuir. 

 

La pandémie est bien présente et notre génération est touchée par une lassitude, une incertitude, un avenir flou, des rêves qui s’estompent et des cours qui s’annulent. Malgré cela, le temps, les examens, les travaux à rendre, eux : ne s’arrêtent pas. 

Comment alimenter un CV avec des cours qu’on n’arrive plus à suivre, des stages à distance, et une expérience quasiment nulle ? 

Malgré tout le dévouement du corps enseignant, certaines choses sont irremplaçables. Avoir eu la chance de rencontrer ses professeurs et ses camarades pour de vrai semble, aujourd’hui, être devenu un temps bien (trop) lointain…

 

Notre génération connait trop de bouleversements : dans le meilleur des cas on ne parlera que de décrochage, d’échec et de désintérêt. Mais qu’en est-il des suicides par centaines, des appels de détresse auxquels on envoie un numéro vert ? 

 

Bien que cette crise sanitaire soit pénible pour tout à chacun, les jeunes d’aujourd’hui connaissent un isolement plus que réel. Fini les soirées, fini les apéros entre amis, les restaurants. Fini la vie estudiantine, alors qu’elle venait à peine de commencer. 

Nous sommes seuls, derrière notre écran. 

Alors bien sûr, nous nous réinventons. Nous sommes jeunes et des idées, nous en avons énormément. On fait des e-apéros, on s’envoie des lettres, on s’appelle en visio, on s’envoie des vocaux, pour retrouver malgré tout un peu de chaleur humaine. Mais à un moment, tout cela ne suffit plus. Le temps est LONG, beaucoup trop long. 

 

Pendant longtemps, les politiques nous ont considérés comme les « responsables » de la transmission du virus. Pourtant, quand je me promène en rue ou dans les magasins, ce que je vois ce sont des anciens, masque en dessous du nez, sans doute un peu l’âme révolutionnaire, qui n’en ont que faire des règles. Et pendant ce temps, les jeunes restent chez eux, encore…

 

Alors non, nous ne nous révoltons pas. Pas encore. Mais notre vie n’attend pas pour être vécue. Les mois passent, et nous ne les récupèrerons jamais. Le gouvernement commence à prendre, enfin, en compte le mal-être des jeunes. Mais n’est-il pas un peu tard pour commencer à se pencher sur la question ? Rendez-nous nos vies, nos jeunesses, car vous avez eu les vôtres. 

 

Nous, les étudiants, vivons enfermés depuis bientôt un an, dans ce qu’on nous a pourtant décrit et vendu comme : « LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOS VIES ». 

                                               

                                                                                                                      Gilliane Lesire

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